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Des écolières brûlées lors d’un incendie obtiennent gain de cause

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Le 30 août à Téhéran, devant le bureau du président Hassan Rohani. Sur la pancarte de gauche : "Nous, écolières victimes de l'incendie de Shinabad, sommes fatiguées de vos promesses".

Après trois rassemblements devant le bureau du président iranien, Hassan Rohani, les familles des écolières victimes d'un grave incendie dans le village kurde de Shinabad, survenu en 2012, ont enfin obtenu gain de cause.

Selon l'avocat des victimes, Hossein Ahmadi-Niyaz, l'ordre a été donné par le porte-parole du gouvernement, Mohammad-Bagher Nobakht, d'attribuer une allocation, un dédommagement complet et une couverture des frais des santé à leur famille, lors d'une rencontre entre ces dernières et M. Nobakht, dimanche 31 août. L'entrevue a été rapportée sur le site officiel du président Hassan Rohani en persan le même jour (ici).

L'incendie avait eu lieu en décembre 2012 lorsque le radiateur à pétrole d'une classe dans l'école primaire du village kurde de Shinabad, situé dans la province d'Azerbaïdjan-Occidental, dans le nord-ouest du pays, a pris subitement feu. Trente-cinq écolières ont été gravement touchées et deux d'entre elles sont décédées à la suite de leurs blessures. La brûlure était d'une telle gravité que certaines ont eu besoin de subir des opérations réparatrices à répétition.

>> Lire aussi : "En Iran, l’incendie d’une école ravive les critiques contre le gouvernement"

Selon le député de cette région, Rasoul Khazari, les familles des deux filles tuées avaient reçu le "prix du sang" (payé en cas de l'homicide involontaire selon l'islam ; son montant est réévalué tous les ans), estimé en 2014 à 400 millions de tomans, soit 100 000 euros.

Les victimes, dont les traitements avaient duré jusqu'en 2013, devaient toucher le "prix du sang" en totalité, même s'il est normalement de moitié inférieur lorsque la victime est une fille. Ceci relevait d'un traitement de faveur accordé par le gouvernement de Hassan Rohani à ces familles. Or, selon le député Khazari, cinq à six familles n'ont toujours pas reçu de "prix du sang."

Lors de leur dernier rassemblement devant le bureau du président, samedi 30 août, rapporté par le quotidien Shargh, le père d'une de ces filles a rapporté que les compagnies d'assurance ne voulaient pas verser le "prix du sang" en sa totalité car "il s'agissait des filles". Pourtant, plusieurs parents ont perdu leur emploi en raison de leurs déplacements permanents dans les grandes villes pour les traitements de leurs enfants. A en croire M. Kharazi, le gouvernement a ainsi proposé de payer la différence aux familles des victimes sur le budget de l'Etat, sans pour autant vouloir changer la loi.

Ceci n'est pas la première fois que le gouvernement s'engage auprès des familles des victimes. Le ministre de l'éducation de l'époque, Hamid-Reza Hajibabaie, sur lequel pesait la responsabilité d'avoir utilisé des matériaux défaillants au sein des écoles, avait nié sa responsabilité et blâmé la maîtresse d'école et le fabriquant du radiateur à pétrole à l'origine de l'incendie. Ses réactions n'avaient qu'amplifié la grande vague d'indignation et de colère contre le gouvernement de l'ancien président, Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013) sur la Toile, dans les journaux, et au sein de la société civile iranienne.

A la suite de ces pressions, le ministère de l'éducation s'est enfin engagé à indemniser les familles des victimes, à prendre les soins à sa charge, et même à envoyer les écolières à l'étranger pour leurs traitements si besoin. Ces promesses n'ont été qu'en partie tenues.

Voilà pourquoi les familles restent toujours méfiantes et demandent à ce que les promesses se concrétisent. Lors de leur dernier rassemblement devant le bureau du président Rohani, place Pasteur, au centre de Téhéran, les filles, dont le visage portait toujours les traces de l'incendie, brandissaient ces messages à l'attention du chef de l'Etat : "Nous, les écolières victimes de l'incendie de Shinabad, sommes fatiguées de vos promesses" et "Rendez-nous notre beauté et nos doigts brûlés".


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